Coup d’arrêt des contrats aidés, coup dur pour la rentrée de l’animation et du sport

Coup d’arrêt des contrats aidés, coup dur pour la rentrée de l’animation et du sport

Jugés inefficaces et trop coûteux par la ministre du Travail et le Premier ministre, les emplois aidés ont été stoppés net ce mois d’août. Arrêt total des signatures de CUI-CAE (Contrats uniques d’insertion – contrat d’accompagnement à l’embauche) et seuls les emplois d’avenir déjà en cours pourront être renouvelés.

Certes sur le constat, nous pourrons nous accorder à dire que les contrats aidés ne peuvent être une fin en soi. Le recours au CUI-CAE notamment, ne permet bien souvent pas aux associations de penser à long terme et demeurent donc, dans leur format CDD, une situation précaire pour les salarié.e.s. Qui plus est, l’aide financière pour l’employeur étant indexée sur le SMIC, ces emplois sont bien souvent payés sur cette base au détriment d’une juste rémunération du poste occupé. Sans compter l’effet contrats kleenex, le manque de réflexion sur l’évolution professionnelle, la discrimination parfois observée pour les salarié.e.s concerné.e.s… Non, les contrats aidés tels que proposés dans les dispositifs présents ne sont pas une solution idyllique et nécessitent une véritable réflexion en profondeur notamment sur l’insertion durable dans l’emploi.

Cependant, ils demeurent un levier important de création d’emploi pour les associations et bien souvent pour un premier emploi. Ainsi si dans le secteur marchand, on observe un réel effet d’aubaine, 64% des emplois créés dans le secteur non-marchand à l’aide de contrats aidés (CUI-CAE et emplois d’avenir) n’auraient pas existé sans l’aide à l’emploi*. Pour 35% ces contrats bénéficient à des demandeur.euse.s d’emploi de très longue durée (24 mois ou plus) et jouent donc pleinement leur rôle de réparateur social pour des publics qui n’auraient pas retrouvé d’emploi sans ces dispositifs (travailleur.euse.s handicapé.e.s, bénéficiaires de minimas sociaux,…).

Dans un contexte de baisses annoncées des ressources des collectivités territoriales et par effet domino des d’aides publiques aux associations et avec la remise en cause des TAP**, la CFDT s’inquiète pour l’emploi dans les secteurs de l’animation et du sport. Rappelons que les associations dans leur grande majorité ne bénéficient pas du CICE qui tarde toujours à démontrer son efficacité en termes de création d’emplois et qui, lui, n’est pour le moment pas remis en cause.

* DARES analyses mars 2017 n°21 “Les contrats aidés : quels objectifs, quel bilan ?”
** temps périscolaires mis en place lors de la réforme des rythmes scolaires de 2013 (NdR)